BOGUET (Henry) : Discours execrable des sorciers.

DESCRIPTION DÉTAILLÉE

BOGUET (Henry) : Discours execrable des sorciers. Ensemble leur Procez, faits depuis deux ans en çà, en divers endroicts de la France. Avec une Instruction pour un juge en faict de Sorcelerie. Paris : Denis Binet, 1603. Petit in-8 veau marbré, dos à nerfs orné, trois filets dorés en encadrement des plats, armes au centre (rel. du XVIIIe siècle) (8 ff.), 191 pp., (8 ff.). Édition parue un an après la très rare originale, revue et corrigée, considérée comme la véritable seconde, de ce célèbre traité de démonologie du juriste Henry Boguet (1550-1619). (Caillet I, pp. 193-194. - Yve-Plessis, Bibliographie française de la sorcellerie, nº 851). Ce dernier était l'un des plus célèbres démonologues, nommé grand-juge de Saint-Claude en Franche-Comté, fonction qui lui permit de présider plusieurs dizaines de procès de sorcellerie et d'exécuter 28 soi-disant sorciers ou sorcières. Ce livre parut pour la première fois en 1602 et relate avec détails plusieurs des procès que Boguet réalisa. Cette édition comprend la relation de ceux qu'il fit entre 1598 et 1600, commençant par l'affaire de la petite Louise Maillat, âgée de 8 ans, qui perdit l'usage de ses membres et qui grâce aux exorcismes se débarrassa de ses démons et dénonça Françoise Secrétain. La dernière affaire du livre est celle de Rollande de Vernois, âgée de 35 ans, qui, ayant participé au sabbat, vit et connut charnellement Satan qui apparaissait sous la forme d'un chat noir. Dans les autres chapitres, Boguet aborde des thèmes plus généraux, tels que la voix des démons, l'accouplement du démon avec une sorcière ou un sorcier, le sabbat, etc. Il consacre également un chapitre à la "métamorphose d'homme en beste" et plus spécifiquement aux loups garous. En dernière partie de son livre, il donne des instructions aux juges sous la forme de 71 articles, pour bien libérer un sorcier de ses démons. L'ouvrage connut une dizaine de rééditions jusqu'en 1610, à chaque fois augmentées par Boguet. Toutes sont rares, les héritiers de l'auteur, nous signale Yve-Plessis dans sa bibliographie, auraient fait "disparaître tous les exemplaires qui leur tombaient sous la main". Rare et bel exemplaire aux armes de Jean-Claude Fauconnet de Vildé, Conseiller à Paris en 1733, mort en 1775.